Comment se protéger du froid en hiver ?

L’hiver arrive et les températures chutent : comment se protéger du froid ? Car celui-ci perturbe le bon fonctionnement de l’organisme et est à l’origine ou aggrave de nombreuses pathologies : respiratoires, infectieuses, hypothermiques, cardiaques… Il est donc primordial de se prémunir contre ses effets. Quel est son impact sur notre santé ? Comment se protéger du froid ? Lisez notre guide pour résister au froid en hiver.

Comment la thermorégulation nous protège du froid ?

Vous voulez vous protéger du froid ? Avez-vous déjà entendu parler de la « thermorégulation » ? Non ? Pourtant, nous recourons tous à ce mécanisme pour maintenir notre corps à une température optimale, avoisinant les 37°, afin de nous protéger des agressions du froid.

Grâce à la thermorégulation, lorsque la température baisse, le corps compense en produisant plus de chaleur. C’est par exemple l’origine du frisson. Celui-ci est une suite de contractions musculaires rapides et involontaires qui consomment de l’énergie et brûlent des calories générant ainsi de la chaleur. En frissonnant, nous essayons de ne pas nous refroidir.

Autre réflexe de notre organisme pour se protéger du froid : la vasoconstriction. Les vaisseaux sanguins, notamment ceux situés près de la peau et dans les extrémités (doigts, orteils, oreilles, nez) se contractent. Ce rétrécissement diminue le flux sanguin vers la périphérie, réduisant ainsi la déperdition de chaleur. La vasoconstriction protège les organes vitaux, mais elle rend aussi les extrémités plus vulnérables au froid.

faites-vous partie DES personnes à risques ?

Nous ne sommes pas tous égaux face au froid. Les personnes dont la thermorégulation est insuffisante ou perturbée sont plus vulnérables et ont plus de difficultés à se protéger du froid :

  • les bébés et les jeunes enfants, dont la capacité de thermorégulation est limitée ;
  • les personnes âgées, dont la réponse au froid est plus faible, la masse musculaire plus réduite produisant moins de chaleur par frisson ;
  • les patients souffrant d’une maladie chronique (insuffisance cardiaquehypothyroïdieasthme, etc.) ou ayant des séquelles de maladie cardiovasculaire (AVC, etc.) ;
  • les personnes atteintes de maladies saisonnières respiratoires (bronchitegrippe) ;
  • celles exposées directement au froid (personnes en situation de précarité, sans abris, ou travailleurs en extérieur).

comment se protéger des engelures dues au froid ?

Dehors, sans gants, par grand froid ? Gare aux engelures !

Elles apparaissent quand le froid attaque les parties du corps les plus mal irriguées : doigts, orteils, oreilles, nez. En dessous de 0 degré, la peau et les tissus sous-jacents gèlent en effet et l’eau contenue dans les cellules et entre elles commence à former des cristaux de glace. En endommageant directement les parois cellulaires, ces cristaux provoquent une ischémie (manque d’oxygène) par blocage des vaisseaux sanguins.

Comment résister aux engelures ? Cela dépend de leur niveau de gravité. On distingue en effet 4 types d’engelures :

  • A un premier stade, l’engelure reste superficielle. Elle se manifeste par une peau blanche ou grisâtre, froide au toucher, mais restant souple. Une fois réchauffée, la peau devient rouge et douloureuse, accompagnée potentiellement de picotements ou de démangeaisons.

Pas d’inquiétudes. Pour traiter une engelure dès son apparition, réchauffez la partie touchée sans la frotter car cela aggraverait les dommages tissulaires. Mettez aussi les membres meurtris à l’abri du froid, bien au chaud. Puis placez la zone attaquée dans de l’eau tiède (idéalement entre 37 et 40°) pendant 15 à 30 minutes. L’eau ne doit jamais être chaude afin de ne pas générer des brûlures sur le tissu anesthésié.

  • A un second degré, dans les heures qui suivent, des cloques remplies de liquide clair peuvent survenir. La zone est engourdie. Il est alors recommandé de voir un médecin : une évaluation médicale rapide permettra de mesurer l’étendue des dégâts causés et de prévenir les infections.
  • Plus grave, à un troisième niveau, l’engelure devient profonde, les tissus durcissent, prenant une couleur cireuse, violacée ou noire. Les cloques peuvent contenir du sang. Les terminaisons nerveuses sont détruites, entraînant une perte de sensation.
  • Enfin, l’engelure très profonde pénètre, au-delà de la peau et des tissus mous, jusqu’aux os. La nécrose (mort du tissu) et le risque d’amputation sont alors élevés…

Mieux vaut donc intervenir très amont de l’apparition de ces symptômes !

quand est-on en hypothermie ?

Autre risque sérieux lié au froid : l’hypothermie. C’est une baisse de température du corps en deçà de 35°. Elle se déclare lorsque la production de chaleur n’arrive plus à compenser les pertes. Le corps ne se protège plus du froid.

Sa gravité s’accroit au fur et à mesure de la chute de la température du corps :

  • Considérée comme légère en dessous de 35°, elle suscite toutefois des frissons violents et incontrôlables, des confusions légères et une difficulté à parler.
  • En dessous de 32°, les frissons cessent car le corps n’a plus d’énergie, entrainant une léthargie, des confusions accrues, un ralentissement du rythme cardiaque et respiratoire.
  • A moins de 28°, l’individu perd conscience. N’attendez pas, réchauffez la victime le plus rapidement possible, enlevez-lui ses vêtements mouillés et appelez immédiatement les secours. C’est une urgence absolue.

 bien se chauffer à la maison

Un secret pour ne pas souffrir du froid ? Rester bien au chaud à la maison ! Il ne faut toutefois pas surchauffer son logement. La température idéale se situe entre 19 à 21°.

Attention aussi aux éventuelles intoxications au monoxyde de carbone.  Pour s’en prémunir, il est impératif de vérifier régulièrement le bon fonctionnement des appareils de chauffage au gaz, au fioul ou au charbon et de ne pas utiliser des chauffages d’appoint et des poêles au bois en continu. Dans tous les cas, aérez régulièrement votre logement.

quelles sont les maladies à risques ?

Le froid peut aussi aggraver des maladies existantes :

  • Il représente tout d’abord un stress pour le système cardiovasculaire. La vasoconstriction augmentant la résistance périphérique, elle peut entraîner une augmentation de la pression artérielle. Pour les personnes ayant des affections cardiaques préexistantes (comme l’angine de poitrine ou l’insuffisance cardiaque), cet effort supplémentaire peut être dangereux et augmenter le risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral (AVC).
  • Les affections respiratoires se multiplient aussi lorsque les températures baissent. Froid et sec, l’air irrite les voies respiratoires et peut provoquer ou aggraver des affections comme l’asthme ou la bronchite.
  • Le froid réduit également l’efficacité de la réponse immunitaire des muqueuses nasales et bronchiques, rendant l’organisme plus sensible aux infections virales, notamment la grippe et le rhume.
  • D’une manière générale, le nombre de maladies bactériennes ou virales aiguës (touchant surtout les personnes les plus fragiles face au froid) augmente en hiver : pneumonie bactérienneou pneumopathie virale, bronchitegrippebronchiolite, réactivation du virus de l’herpès avec survenue d’un herpès labial ou « bouton de fièvre ». D’autant plus que la concentration de la population dans des espaces confinés (par exemple les transports en commun) accroit le risque de transmission des infections….

connaissez-vous la règle des "3 couches" ?

Il vaut donc mieux faire preuve de prudence. Si vous sortez par grand froid, vous allez bien sûr pour vous protéger du froid vous emmitoufler.  Mais pour que votre protection soit efficace, nous vous conseillons de vous habiller en appliquant la fameuse règle des 3 couches. Elle vous permettra de rester au chaud sans être pénétré et refroidi par l’humidité.

3 couches donc. A savoir :

  • Une couche de base « de transfert », constituée de vêtements près du corps qui vont évacuer la transpiration. Choisissez de la laine mérinos ou une matière synthétique « technique ». Le coton en revanche est à éviter, car il absorbe l’humidité et sèche lentement.
  • Une couche Intermédiaire « d’isolation », avec des vêtements en polaire, duvet ou laine. Sa mission est d’emprisonner l’air chaud près du corps et de créer une barrière isolante.
  • Une couche extérieure « de protection », par exemple avec une veste et un pantalon imperméables ou un coupe-vent. Sa vocation est de protéger du vent, de la pluie ou de la neige.

quelles précautions prendre à l'extérieur pour se protéger du froid ?

« Températures basses » ne signifie donc pas rester cloitrer à la maison. En plus de la règle des 3 couches, on peut observer quelques sages précautions lors de ses sorties pour se protéger du froid :

  • Il convient tout d’abord de protéger les parties du corps les plus exposées. Pensez donc à bien vous couvrir la tête, les mains et les pieds avec un bon bonnet, des gants douillets (ou encore mieux des moufles) et des chaussettes épaisses. Les chaussures ne doivent pas être trop serrées afin de ne pas gêner la circulation sanguine. Couvrez-vous aussi la bouche et le nez pour respirer de l’air moins froid.
  • Il faut par ailleurs maitriser son activité physique, en évitant les efforts brusques ou importants, notamment quand on a des problèmes cardio-vasculaires ou quand on est âgé. Maitriser ne signifie pas arrêter car bouger favorise la circulation sanguine et la production de chaleur.
  • Enfin, ne vous exposez pas aux rigueurs de l’hiver inutilement. Par exemple, en sortant le soir ou en vous plaçant dans un courant d’air. Equipez-vous de bonnes chaussures pour éviter des chutes sur des sols glissants ou gelés. Et par période de grand froid : restez chez vous au coin du feu !

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